Je suis tombé ce matin sur une note intéressante sur le blog de Olivier Ezratty, Alerte, Oséo Asphyxie les startups.
Le ton est un peu polémique, mais la note est bien argumenté et surtout ce sont les commentaires qui sont les plus intéressants. On voit dans ces commentaires l’importance que peut prendre dans notre pays Oseo pour le financement des start-up.
Le débat sur le budget est évidemment intéressant mais ce n’est peut-être pas le plus important. Lors du bilan 2009, Oseo affirme avoir financé 5000 entreprises innovantes pour 800 millions d’€ d’aides directes. Sur leur plaquette Oséo, il promette de financer 5 000 projets d’innovation :
• 500 millions d’euros en subventions et avances remboursables pour la R&D et l’innovation
• 700 millions d’euros de prêts bancaires pour l’innovation, garantis par OSEO
• 120 millions d’euros de Contrats de Développement Innova
On en est à 820 millions d’euros, soit un peu plus que 2008.
Le seul problème est que ce budget se base en partie sur le remboursement des avances. Et c’est peut-être bien là que se situe le problème, vue le contexte actuel, on peut facilement prévoir que le nombre de défaillances au niveau des remboursements sera plus important qu’en 2007 ou 2008.
De mon point de vue la question la plus importante, c’est la stratégie d’Oseo. Il semblerait qu’il y ait un changement de cap fondamental. Oseo ne financerait plus en priorité les petites PME mais les entreprises de plus de 50 personnes. Certains s’en féliciteront en arguant que finalement que c’est de l’argent public gaché car financer de petites entreprises c’est complètement inefficace, voir à ce propos le billet de l’iFrap.
Mais alors qui financera les petites entreprises innovantes qui démarrent ? Les Business Angels ? La famille ? La région ? Vue les dispositifs fiscaux en faveur de l’investissement privé, avec la loi TEPA qui permet de déduire jusqu’à 75 % des sommes versées du montant de l’impôt de solidarité sur la fortune, dans la limite de 50 000 euros, ça pourrait être le cas. Malheureusement en France, nous n’avons pas la culture du risque et nous sommes bien loin en nombre de Business Angels de l’Angleterre (10 fois moins) ou des Etat-Unis (100 fois moins). De plus la baisse de la bourse a sérieusement grignotée le capital de la plupart des personnes susceptibles d’investir dans des startups.
Autre problème, le guichet unique. Il me semble que vue la complexité et la rapidité d’évolution de la technique, que cela ne soit pas forcément une bonne idée. Est ce qu’on y gagne en transparence ? Je ne suis pas sur. Aujourd’hui une entreprise qui rate Oseo aura du mal à trouver d’autres sources de financement, puisqu’ils n’existent pratiquement plus.
Alors que faire ? Augmenter les avantages fiscaux aux particuliers qui investissent dans les entreprises ? Notamment pour les moins riche, pas seulement ceux qui payent l’impôt sur la fortune. Pour les articulier, elle est seulement de 25 % limité à un investissement de 25 000 €
Favoriser la levée de fond sur Internet ? Comme Fanny Gamelin a pu le faire pour les chantiers navals Gamelin ?
Favoriser le regroupement de particulier, qui souhaiterait investir entre 1000 et 5000 € dans une entreprise locale plutôt qu’à la bourse ?
Les politiques sont souvent centrées sur la captation des financements auprès des plus riches mais il existe peut-être une mine de financement auprès de ceux qui veulent placer des petites sommes. Il existe bien le site de Oseo, capital-pme, mais encore une fois, on en reviens au guichet unique, pour ma part, je verrai plutôt la structuration d’association locale pour mettre en relation cette franche de particuliers et les entrepreneurs.