Dans le domaine des nouvelles technologies, les technologies se succèdent et amènent toutes leurs lots de questionnements. 2009 a été sur la scène nationale l’année de l’émergence du Serious Games. L’état a reconnu son importance avec l’appel à projet Serious Gaming de Nathalie Kosciusko-Morizet de 20 M€ et plus de 50 projets ont été financés. Mais surtout, les entreprises s’emparent de plus en plus de cet outil technologique pour former leur personnel. BNP Paribas a investi lourdement dans un jeu de formation à l’évaluation professionnel, dans un jeu d’accueil des nouveaux salaries (StarBank), et même dans un jeu destinée aux recrutements (ACE Manager).
Nous ne sommes donc plus dans un épiphénomène mais bien dans une posture stratégique. Les budgets de ce type de Serious Games sont élevés, plus d’une centaine de milliers d’euros, une entreprise comme BNP Paribas n’investirait pas dans ces jeux si les retours n’étaient pas importants (en 2009, BNP Paribas a consacré 3,5% de sa masse salariale à la formation). Bien sûr, ces retours ne sont pas toujours quantifiables en tant que tel, ils peuvent être de l’ordre de la réputation, de l’image, ou provoquer des effets induits à plus long terme. Néanmoins, les Serious Games ont une réelle efficacité quand il s’agit de développer des compétences, ou d’évaluer l’existence de compétence. Actuellement je travaille sur les l’impact des Serious Games sur les organisations, je reviendrait donc régulièrement sur ce sujet.
Il y a quelques mois, il y a eu une émission intéressante sur le Serious Game sur TechTocTV. Si vous souhaitez avoir un bon aperçu des questions managériales qui tournent autour du Serious Games, vous ne perdrez pas votre temps à la visionner. On y parle aussi du travail du laboratoire de recherche de l’ESC Chambéry sur les Serious Games.
On voit bien dans cette vidéo que le Serious Game est considéré une véritable innovation pour l’entreprise et pas seulement une évolution du e-learning.
Tout d’abord, le Serious Game est une innovation de management. Il modifie les méthodes de formation des collaborateurs, d’une façon complètement nouvelle, et surtout il pousse les responsables de formation à se questionner sur ce qui est le plus important au niveau des compétences. La formation n’est plus un outils alibi pour avoir la paix sociale, ou une obligation de dépenser les cotisations obligatoires. Le budget important d’un Serious Game oblige le manager a se positionner sur le plus important et à identifier les compétences clefs à développer.
Mais le Serious Game peut aussi devenir une innovation stratégique. Dans le cas de BNP Paribas, quand l’entreprise ambitionne d’attirer aux métiers de la banque les nouveaux diplômés et surtout de les garder sur le long terme, elle déploie une stratégie qui renouvelle l’image du métier bancaire et qui est complètement adaptés à la génération Y. Etre accueilli dans une entreprise par un jeu de stratégie de gestion d ‘agence bancaire a un impact beaucoup plus important sur le nouveau collaborateur que de lire 100 pages d’une documentation souvent pas à jour. Dans cas, on voit bien que le Serious Game n’est plus seulement une innovation de management, mais un outils qui permet de positionner l’entreprise comme une entreprise innovante, avec comme objectif stratégique d’attirer les meilleurs éléments, de développer leurs compétences et de les garder à long terme.
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Bonjour,
un article sur Le Cercle Les Echos
« Le serious game, un instrument innovant de Design management ? »
http://lecercle.lesechos.fr/entrepreneur/tendances-innovation/221168257/serious-game-instrument-innovant-design-management